- -é
-
⇒-É, -ÉE, suff.I.— Dés. des part. passés des verbes de la 1re conjug. :aimé < aimerRem. 1. Certains de ces part. passés ont des emplois adj. et/ou subst. assemblée, bouffée, composé, cultivé, dérivé, frisé, etc. 2. Certains part. passés employés adj. servent de rad. à des adj. préfixés inchangé < changé; irraisonné < raisonné.II.— Sert à former, sans passer par des emplois verbaux, des adj. dont le rad. est un subst., signifiant « qui possède... », « qui ressemble à ».A.— Adj. dont le rad. est un subst. lat. :albuginé < albugo. « Tache blanche »fasciculé < fasciculus. « Petit faisceau »flabellé < flabellum. « Éventail »labié < labium. « Lèvre »pénicillé < penicillum. « Pinceau »stibié < stibium. « Antimoine »subulé < subula. « Poinçon »tubulé < tubula. « Petit tuyau »urcéolé < urceolus. « Cruchon »B.— Adj. (qui peuvent être substantivés) dont le rad. est un subst. fr.1. Le suff. est accolé à un rad. se terminant par une consonnea) Sans redoublement de la consonne finale :azuré < azurbarbelé < a. fr. barbelcotylédoné < cotylédondenté < dentfuselé < a. fr. fuselglandé < glandjarreté < jarretlaité < laitsaumoné < saumonsensé < sensb) Avec redoublement de la consonne finale n :charançonné < charançonchevronné < chevroncitronné < citrondisproportionné < disproportiondonjonné < donjonémerillonné < émerillonintentionné < intentionmamelonné < mamelon2. Le suff. s'attache au rad. du subst. après perte de la finale -e :âgé < âgeaigretté < aigretteaminé < aminecorné < cornegradé < gradeiodé < iodelobé < lobeoperculé < operculepétiolé < pétioleracé < raceRem. 1. Le suff. peut remplacer un autre suff. sodé < sodium. 2. Le rad. de certains adj. peut être un nom propre employé au fig. comme nom commun florencé < Florence; satané < Satan.III.— Sert à former des subst. à partir d'un rad. de subst.A.— [Forme -é]1. Subst. dont le rad. est un subst. fr. désignant des fonctions honorifiques, le territoire attaché à cette fonction :comté < comtedoyenné < doyenduché < ducévêché < évêqueprévôté < prévôtprieuré < prieurvicomté < vicomtevidamé < vidameRem. La plupart de ces subst., de genre incertain en a. fr. et en m. fr., sont masc. en fr. mod.2. ZOOL. Subst. masc. plur. désignant une famille d'animaux, et p. ext., au sing., un animal appartenant à cette famille.a) [Le rad. est celui d'un subst. gr. :]cœlentérés <
« creux » +
« intestin »
b) [Le rad. est celui d'un subst. lat. :]ongulés < ungula. « Ongle, sabot »pulmonés < pulmo. « Poumon »c) [Le rad. est celui d'un subst. fr. :]flagellés < flagelle, procordés < pro + corde, vertébrés < vertèbreB.— [Forme -ée]1. Sert à former des subst. fém. dont le rad. est un subst. fr., désignant un contenu.a) [Le contenu est une chose concr.]— [Le contenant est une partie du corps hum. :]bouchée < bouchebrassée < brasgorgée < gorgegoulée < a. fr. goulepoignée < poing— [Le contenant est un obj. manufacturé :]assiettée < assietteaugée < augecuillerée < cuillèreécuellée < écuellefourchée < fourchepoêlée < poêletruellée < truelleb) [Le contenu est une durée (le rad. désigne un espace de temps) :]année < anjournée < jourmatinée < matinnuitée < nuitsoirée < soirc) [Le contenu est un ensemble de pers. :]chambrée < chambre, maisonnée < maisonRem. Certains de ces subst. ne sont attestés que ds certains dict. gén., comme p. ex. chaudrée ,,Vieilli. Ce que contient une chaudière. Spécialt. (Technol.). Quantité de soie à teindre qu'on met à la fois dans la chaudière`` (DG).2. BOT. Sert à former des subst. fém. plur. désignant une famille de plantes, et p. ext., au sing., une plante appartenant à cette famille.a) [Le rad. est celui d'un subst. lat. qui peut être empr. au gr. :]borraginées < borrago, inis. « Bourrache »iridées < iris, iridis. « Iris »solanées < solanum. « Morelle »urticées < urtica. « Ortie »b) [Le rad. est celui d'un subst. fr. :]alismées < alismealsinées < alsineapocynées < apocynasparagées < asparaguscactées < cactusgiroflées < giroflemimosées < mimosaRem. Pour la concurrence avec -acées, v. ce suffixe.Prononc. :[e]. Étymol. Le suff. est tiré du suff. lat. -atum, -atam. Hist. et vitalité. Le suff. a toujours été et reste le plus vivant dans l'emploi II B (racé 1931, brioché 1952). Les adj. dont le rad. est un subst. lat. ont été formés entre la fin du XVIIe s. (labié 1694) et la fin du XVIIIe s. (pénicillé 1798). L'emploi III A 1 n'a été vivant qu'au XIIe s. La formation des subst. masc. désignant des familles d'animaux s'étend du milieu du XVIIIe s. (ongulés 1754) à la fin du XIXe s. (cœlentérés 1890). L'emploi III B 1 a été vivant du milieu du XIIe s. (matinée 1150) jusqu'à la fin du XIXe s. (fourchée 1872). L'emploi III B 2 a été vivant de la fin du XVIIIe s. (solanées 1787) jusqu'au milieu du XIXe s. (alismées 1845). Bbg. BALDINGER 1950, passim. — BURGER (A.). Signification et valeur du suff. verbal fr. -é-. Cah. F. Sauss. 1961, t. 18, pp. 5-15. — DARM. 1877, pp. 92-94; p. 203. — DUB. Dér. 1962, p. 4, 18, 54, 105. — GOOSSE 1975, p. 3. — TOMASSONE (R.), COMBETTES (B.). Rem. sur la formation des collectifs de n. d'arbres et de plantes. R. Ling. rom. 1970, t. 34, pp. 224-233.-é, -ée, -és, -ées❖♦ Suffixe servant à former les participes passés des verbes de la 1re conjugaison. || Il a déballé les marchandises. || La rivière a débordé. || Ils sont tombés dans un piège. || Elles sont passées dans la rue.♦ Sur un radical nominal, -é, -ée sert à former des adjectifs correspondant en général à un verbe en -er. Une série est formée d'un nom de vêtement + -é : ganté, chapeauté, etc.; cette série est ouverte :0 Mme Floche qui (…) se permettait sur mon bras une discrète taloche de sa maigre main mitainée.Gide, Isabelle, III, in Romans, Pl., p. 622.
Encyclopédie Universelle. 2012.